Histoire 3
Le 30 juillet un messager prévient les habitants de Montendre que les brigands sont à Baignes où ils incendient les demeures. Le 31 du même mois, éclate à Sousmoulins la deuxième révolte importante provoquée par les retombées de la "Grande Peur", et que raconte lui-même le principal intéressé, le baron de Bonnevin.
(400 paysans armés
ont pénétré dans le château. Ils imposent au baron
la cocarde nationale et boivent avec lui à la santé du roi et
du tiers-état avant de lui présenter d'autres revendications)
" il s'agit actuellement de nous faire à l'instant, un acte de renonciation
de tous vos droits féodaux, il n'y a plus de seigneurs, plus de messieurs,
nous sommes tous égaux..." je ne m'attendais nullement à
une telle demande ; je tâchai d'en éluder l'exécution, mais
tout ce que je pus dire fut inutile. Je fus donc contraint de dire à
mon procureur d'office qui était parmi eux de passer l'acte qu'ils demandaient.
Après que l'acte eut été lu à haute voix, ils le
donnèrent à mon procureur d'office pour le faire contrôler.
Quelques moments se passèrent, après quoi, Neveu le redemanda,
disant qu'il ne l'avait pas bien entendu lorsqu'on le lisait. Quand il fut entre
ses mains, il le déchira en mille morceaux, assurant qu'il n'était
pas assez nigaud de croire qu'il valut quelque chose, et m'adressant la parole
:" C'est tous vos titres qu'il faut nous livrer tout à l'heure en
me menaçant de son arme ainsi que plusieurs autres qui l'entouraient
sans quoi nous saurons les avoir par la force...."
Après avoir tâché de les ramener inutilement, je leur dis
:" je vais chercher ceux que j'ai." Je craignais qu'une plus longue
résistance ne les engagea à s'en emparer de force, et à
piller tout mon trésor. Je revins leur apporter mon portefeuille de baillettes,
sachant bien que c'était ceux de mes titres qu'ils désiraient
le plus. Neveu prit joyeusement le portefeuille, fut dans la cour où
tout le monde le suivit; là il monta sur une table et distribua à
chacun les titres qui les concernaient..... Les hommes pendant ce temps
m'environnaient, les uns voulaient que je leur restituasse des armes qu'autrefois
des gardes de mon père leur avaient ôtées en les trouvant
à la chasse. Les autres me demandaient qu'il leur en avaient coûté
la perte d'un procès qu'ils disaient avoir perdu injustement.... Enfin
ils se déterminèrent à partir en criant de toutes leurs
forces qu'ils reviendraient dans la nuit mettre le feu au château... (Journal
d'émigration de M. de Bonnevin Arch. départ. 4j2965)
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Très humbles Et très respectueuses
doléances que présentent au Roy Notre Souverain, Les habitants
du village de Saumoi ..... Prévoté de ...., vallée
de Montmorency |
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